mercredi 16 février 2011

Moody like

Je suis devant cet écran par simple envie de ressentir ce que Hank Moody ressent précisément lorsqu'il allume une clope et se met de façon très lucide malgré un état d'ébriété plus qu'avancé, sur sa célèbre machine à écrire. Je ne fume pas, j'ai remplacé l'accessoire par une Heineken. Je n'ai pas de machine à écrire, je n'ai qu'un PC avec un écran dont les pixels blancs m'explosent la rétine. Après avoir limité le contraste et la luminosité au plus faible, je tends à rejoindre le Moody State. Loin d'être aussi inspiré, ma petite personne se contentera d'une simple parodie du maître. Et encore, ce maître n'est qu'un personnage de série. Si irréel, qu'il traduit aujourd'hui mes plus grandes émotions de l'époque. Celles-ci ne sont que le fruit de cette foutue télévision. Connecté 24/24, spectateur récurrent, ma vie se déroule de plus en plus devant l'écran, et non dedans.

L'écriture, me concernant, n'est-il qu'un moyen d'exprimer ma complainte permanente. J'ai toujours l'impression que rien de positif n'en sort. Ne plus écrire est peut-être ma sortie positive. Cela fait près d'un an que je n'avais pas alimenter ce blog fantomatique, sur lequel je laisse quelques traces. Même seconde quinzaine du mois de Février pour rédiger un billet prosactif : à se demander si l'histoire ne se répète pas d'une année sur l'autre. Ce monde paraît désespérément tourner en rond. Les mêmes occupations m'amènent sans cesse au même point. Je tente toujours de trouver des raisons d'espérer avancer sur la bonne pente. Mais il semble que ma vie ressemble désormais à une étape pour sprinters du Tour de France : inéluctablement plate. Il me semble que ma seule motivation à améliorer ma condition sur cette planète est l'amour. Je m'en cache perpétuellement, je le masque sous des couches innombrables, qui me permettent de me mentir à moi-même et de me faire croire que je cherche réellement à m'améliorer pour moi-même. Ma consommation d'alcool, en constante hausse, traduit probablement mon profond mal-être.

Je devrais probablement fuir l'utilité des choses de la vie, ne pas chercher à révolutionner mon travail, mais à plus simplement exploiter mon temps libre. A la fois beaucoup et peu de choses m'intéressent. Mon lunatisme en est la raison. La musique peut être rocailleuse, la bière écœurante, mon humeur demeure : désespérante mais pas désespérée. Alors pourquoi ne pas retrouver le lavage de cerveau de nos surhommes : toujours la bonne humeur, la positive attitude, le dynamisme... Ce lavage qui m'a rendu plus blanc que blanc, qu'en ai-je donc fait ? Il me semblait qu'il me rendait un tant soit peu heureux. Sans projet, sans perspective, sans objectif, sans carotte, l'âne que je suis ne peut probablement pas avancer. Mais ma seule carotte peut elle être de retrouver quelqu'un. Cette perspective semble si hasardeuse, si difficilement supportable, mais si génératrice de sens, dans une vie qui en manque si cruellement. Cette prise de conscience pourrait éventuellement me ramener dans l'écran, celui où l'on ressent de véritables émotions. Les contacts redeviennent alors des amis. Les fantasmes d'un jour prennent la forme de projets au long cours. D'après mes pitoyables estimations, deux cents demoiselles pourraient me convenir dans cette ville. Serait-il temps de partie à leur recherche ?

samedi 20 février 2010

Alone ?

Après une petite introspection intérieure, je ressens le besoin d'écrire, le besoin de poser mes pensées. Peut-être cela permettra-t-il de les éclaircir. Si fouillies, si confuses ces derniers temps, que je ne parviens pas à concentrer mon esprit sur une seule à la fois. C'est sans doute le signe d'une fatigue mentale, d'une fatigue que l'on nomme aussi dépression. Ce sentiment irrépressible de faire les choses, parce qu'il faut les faire, et non parce que l'on en a envie. C'est usant à force de ne plus prendre le temps de se poser, de prendre de la distance, de la hauteur. Et quand bien même l'on tente de s'élever, le poids de ce qui nous semble imposé, nous ramène bien vite à terre.

Cette fois-ci, je parviens à décoller de mon canapé rouge, pour atteindre le nirvana de mon pc quotidien afin de déverser ces quelques lignes. Drôle de vie, n'est-ce pas ? Il y a sans doute une autre raison, plus profonde, plus ancienne, à ce besoin d'écrire. Elle vient de mon côté secret, de ce côté introverti. Cela pourrait paraître curieux aux gens que je fréquente, et qui pensent me connaître de lire ceci. Mais finalement, je me confie très peu, je parle très peu de ma petite personne. Je ne sais s'il s'agit de modestie, de peur d'ennuyer les autres avec ce que je suis, de laisser les autres profiter d'un moment où ils auront la liberté de parler, ou de s'intéresser à ce qu'ils ont vraiment envie. Peut-être un peu de tout cela en fait.

Quand j'entends ma chère mère me déverser chacune des petites anecdotes émaillant sa vie, dont l'intérêt rivalise souvent avec celui du championnat du rhône de biathlon, je subis un flot de paroles inarrêtable et probablement insupportable. Mais c'est ma mère, et je ne vais pas arrêter de l'aimer pour cela... même si c'est chiant ! Cela a le mérite au moins de faire la conversation et de constituer un intérêt permanent, si infime soit-il. A l'inverse, j'ai le KpTn. Si modeste, si peu enjoué à parler de lui-même, qu'il faut le questionner à l'infini pour savoir ce qu'il y a au fond. Ces moments-là réservent souvent des silences, sont parfois plus lourd, et nécessitent de faire des efforts pour amener des sujets de conversation. Plus exigeants peut-être, ils ont le mérite d'être choisis. Rarement kptn partira dans un sujet au long cours, sans avoir l'accord de son auditoire. Sans doute suis-je plus proche de Kptn à ce niveau-là, en un brin plus expansif tout de même.

Il me semble avoir connu des périodes, où je disposais de plus de facilité à parler de moi. Magali m'avait sans doute débloqué à ce sujet, et m'écoutait beaucoup. Depuis son départ, Mr White a sans doute joué ce rôle. Je l'ai désormais évincé de ma vie, et je crois ne pas avoir trop envie de m'épancher sur ce sujet. Toujours est-il que je sombre dans l'écriture afin de m'exprimer, et de chercher à comprendre ce qui m'amène aujourd'hui, à ne plus mordre dans la vie, à ne plus profiter de chaque instant, à ne plus avoir envie d'aller à des soirées. Comme souvent quand cela ne va pas, je me cache, et ne parle plus aux autres de moi. C'est beaucoup plus facile de parler de soi quand tout va bien. On se vend alors, et l'on se vante d'aller si bien. C'est une vraie preuve d'ouverture de se livrer lorsque l'on va moins bien. On fait alors confiance à l'autre pour nous accepter tel que nous sommes, et le laisser pénétrer une partie plus large et plus sombre de notre monde. C'est probablement alors que l'on peut parler d'amitié. Mais l'amitié n'est pas donnée à tous, et elle se mérite. Elle nécessite une confiance suffisante en soi, et une certaine forme de courage pour se dévoiler. La peur est l'ennemi de l'investissement. Je ne suis qu'un être tétanisé, incapable de s'engager dans quelque projet. Sombre vision de moi-même.

Le plus dur dans cette inertie, c'est d'avoir eu l'impression du mouvement auparavant. Six mois en arrière à peine, je semblais être un jeune cadre dynamique, profitant de la moindre seconde, du moindre centimètre. A moins qu'il ne s'agisse que d'une illusion de ma mémoire ? Ultra-organisé via son google Agenda, sportif du dimanche au parc, décidé à s'investir dans des activités extra-professionnelles (volley, danse), stable et apprécié dans la famille, développeur de relations amicales, dragueur à presque succès sur adopte, détaché de son boulot et adepte du précepte "la vraie vie commence à 18h15", j'incarnais le meilleur de ce que je pouvais être, un an après une rude séparation. Alors que s'est-il passé entre temps, pour que le tableau si parfait de l'été, semble avoir perdu toutes ces couleurs en cet hiver ? Les réponses ne sont pas si simples à trouver. Récemment, l'on m'a pas mal demandé (pour une fois que l'on se questionnait à mon sujet), pourquoi je ne voulais plus voir White? Et j'ai parlé d'usure pour expliquer toute la colère qu'il suscitait en moi à chacune de ses apparitions. A personne, je n'ai voulu expliquer en détail ce qui suscitait cela chez moi (si ce n'est sommairement à Kptn & Pierrot). Avant tout d'ailleurs pour ne pas le griller auprès des autres. Mais le parallèle que je veux faire ici, c'est que dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'usure, de lente dégradation, et que du tout rose au tout noir, il y a beaucoup de gris. Essayons tout de même d'y voir un peu plus clair. Les changements de personne dans mon travail ? Mon réinvestissement dans le travail ? Ma rupture avec White ? Les activités obligatoires du lundi & jeudi ? Le désert féminin ? L'absence de perspectives ? La prise de conscience de l'étendue de l'informatique de gestion ?

Tentons le sujet du travail tout de même. Il symbolise probablement bien le renversement. Six mois en arrière, j'avançais sûr de moi dans mon job, en méprisant tout, à commencer par le travail lui-même. Tout cela avait même fini par donner naissance à Glandouille Island, île surlaquelle on glande en faisant du gmail, afin de maintenir son réseau social et d'organiser ses soirées. D'où le célèbre proverbe : "Si tu ne penses pas à ton temps libre pendant ton travail, c'est que tu penses à ton travail pendant ton temps libre". Suite au départ de François et de Seb, et l'arrivée de gros Pierre, le climat a ainsi tourné. Du bouffon de service, je suis passé au stakhanoviste en poussant le trait un peu loin. Ceci est né du fait que l'absence de projet dans ma vie (aussi bien au niveau perso que pro) a fini par me miner. J'ai alors senti le besoin et trouvé l'occasion de me réinvestir dans le travail. C'est également ainsi, que suite à la pratique d'un projet mal organisé sur Hinnoya, j'ai cherché à construire un projet à mon entreprise (qui en manque cruellement). Mais en poussant cette porte, on ne se rend compte qu'une fois ouverte, de l'étendue du néant. Alors on en revient, et plutôt que de tenter de sauver tout l'équipage, on préfère partir en éclaireur dans une société où la révolution a eu lieu un siècle auparavant. Je ne sais encore si ce sera l'équipage ou l'éclaireur, mais quoi qu'il en soit, chacun des projets a un prix. Ce prix, il faut se donner les moyens de le payer. Aujourd'hui, c'est mon moral qu'il me coûte. Demain, j'aimerais être assez fort pour qu'il ne s'agisse que de la volonté.

Je crois néanmoins que je suis trop concentré sur le travail pour être ouvert au bonheur actuellement. Tellement addict à cette drogue dure, je ne sais comment en décrocher. Elle est en plus si angoissante, stressante, envahissante : il s'agit quand même de notre activité principale, de notre statut social, de notre futur. Comment jouer, se détacher & rire avec cela ? La seule réponse que je connaisse est la suivante : lorsque l'on a perdu plus gros. C'est probablement grâce à ma rupture que j'avais réussi à prendre autant mes distances avec cette débauche d'énergie. Une drogue en chasse une autre. Après l'euphorie, on retombe dans le commun, le quotidien. Il faut croire qu'aujourd'hui, je suis en recherche d'une nouvelle drogue. C'est bizarre parce que depuis justement ma seconde naissance, je m'étais méfié sans cesse de tout ce qui me semblait être addictif, en essayant de me "diversifier" au maximum. Curieusement, mon mépris pour le travail me semble avoir été le moteur de toute cette spontanéité, de toutes ces envies. Comme si parce qu'il était si fade, tout le commun du reste paraissait si extraodinaire. En replaçant le travail au stade du commun, tout paraît désormais fade. Triste conjecture sur mon fonctionnement tout de même.

Une pensée me revient souvent : "Tu te prends trop au sérieux". C'est fou d'ailleurs le nombre de phrases cons, et comportementales, que je traîne dans mon cerveau. Suivent ensuite les "De toute façon, tu n'es qu'un homme normal, qui ne changera rien à la façon dont le monde tourne. A quoi bon essayer de changer quoi que ce soit ?", "Profites donc de ce que l'on t'a donné & enjoy!", "Tu peux quand même essayer de t'améliorer toi-même dans différents domaines, ça te servira toujours. Apprends à danser par exemple, ça plaira toujours aux nanas. Fais du sport, mens sana in corpore sano.", "Cultive-toi, ça te donne l'air plus intelligent et t'auras ptet quelque chose à dire". Le règne des actions par intérêt et non par plaisir intrinsèque est là. Toujours à faire un calcul à dix bandes pour justifier de faire telle action plutôt qu'une autre. La spontanéité, le culte du moment, de l'instant constituaient un stade que j'avais réussi à atteindre l'été dernier. (Alors c'est sûr que lorsque l'on a froid, c'est plus dur). Mais se sentir toujours pressé parce qu'il y a des choses essentielles, vitales à faire, ce n'est pas non plus une façon de fonctionner.

Alors voilà, je me suis peut-être trouvé trop égoïste par le passé. Néanmoins, je veux retrouver cela. Ne pas faire les choses par devoir, mais par envie, par conviction. Mettre un peu de côté les besoins des autres pour assouvir les siens. Faire passer un bon moment aux autres, c'est aussi présenter un visage heureux. Le positif est de retour ?

vendredi 28 août 2009

Vacances avec des corbasiens, une utopie ?

A l'heure du bilan des vacances de l'été à Messanges, avec kptn et 3 couples (white/kath, pierrot/marlène, fabfab/steph), personne n'ose parler franchement dès lors qu'on est plus de 2. Manque de franchise, de communication, d'unité, d'amitié, de partage, cette semaine n'a été qu'un champ d'expression en jachère. Impossible de faire part de son ressenti ? Ca paraît bien impossible pour des amis de si longue date, et pourtant... Alors pourquoi donc alors que ces dernières années entre hommes nous avaient permis de beaucoup échanger durant les vacances, celles-ci étaient donc celles du silence ?

Dès le début du voyage, une séparation en 2 voitures préfigurait ce que serait ces vacances. D'un côté, un bloc très soudé équipé de la 308 rouge : les Corbasiens. Tribu des plus organisés, où les décisions semblent partagées, où chacun fait des compromis pour aider les membres de sa tribu. Avant même le début des vacances, des projets sont dans les cartons : aquagym quotidienne, liste de courses, excursions touristiques sont notamment au programme. De l'autre côté, équipée d'une xantia verte non-climatisée, les sans-tribu sont regroupés. Venu ici sans préparation, ni prétentions, avec pour seul but de passer une semaine de vacances cool, ils ont quelques apréhensions.

Rapidement dans la semaine, je me sens isolé. Peu écouté, je n'ai pas l'impression de prendre part à quelque décision que ce soit. J'essaie tant bien que mal de faire avec, même si ce n'est pas quelque chose qui me convient. Je me ménage des temps pour moi afin de réfléchir, et de sortir de ces si beaux rails dont on ne peut s'écarter. Comme souvent, je me dis que ce ne sont que des coincidences, si mon avis ne compte pas, et que finalement qu'importe mon implication dans les décisions, on est là pour profiter.

La journée de Biarritz confirme mon isolement. Seul à avouer ne pas vouloir aller à Biarritz, je prends néanmoins du plaisir à visiter cette petite merveille. Face à la pression populaire, je finis par valider également le restaurant dont la cuisine ne dépasse pas celle du Ronald McDonalds. Au final, cette journée illustre bien mes vacances : je passe des bons moments, je ne propose rien, ne suis associé ni consulté pour rien. Je ressemble à un enfant qui s'amuse et qu'on emmène de force là où l'on a décidé d'aller, comme si finalement les corbasiens expérimentaient les vacances entre couples avec des enfants.

Le samedi, la pression est si insoutenable, que l'explosion finit par se produire. La régence des corbasiens pour les uns, le flottement et le manque d'activités pour les autres, la tristesse de KpTn enfin, constituent les principaux motifs. Un conseil de guerre ouvert avec le pierrot et white permet de mieux comprendre les points de vue de chacun. S'en suit un autre conseil de guerre, fermé, celui des Corbasiens. Je comprends alors que les White ressentent également l'exclusion dont j'ai conscience. Pierrot aperçoit cette tyranie comme quelque chose d'horrible. Mais, avec son art du voilage de face, il préfère jouer de toute façon dans le sens de sa tribu. White a l'impression que quoi qu'il arrive on fait ce que Marlène veut, et que c'est la seule qui ne sait pas s'adapter. Avec une parano habituelle, ces vérités demeurent souvent tranchantes et justes.

Les jours suivants, la tension retombe, les tribus sont toujours plus fortes, et tout le monde préfère enterrer la hache de guerre, de peur des conséquences d'une nouvelle explication. Les corbasiens suivent leur nouveau plan de bataille : sortie, activités et sortie. Plus de grain ne viendra enrayer la machine. Les autres suivent ou non selon leur humeur. Dernier moment caricatural partagé avec White : l'heure du dernier apéro ! Après avoir proposé de sortir l'apéro non sans des réactions plus que timides (suis-je transparent, c'est une évidence), je sors les bouteilles et le biscuits. Au moment où j'ajoute la dernière pierre à l'édifice, plus personne n'est à table... juste un symbole !

Au final, qui sommes-nous les sans tribus ? Avons-nous tort de ne rien proposer? Si nous ne proposons rien, nous devons bien nous plier à ceux qui proposent quelque chose, non ? La question qui se pose derrière toutes ces tensions, concerne bien le projet des vacances. A ne pas vouloir réfléchir à ce projet, en se disant que celui-ci se dessinerait de lui-même, nous avons sabordé ces vacances nous-mêmes. Le projet des Corbasiens était simple : faire de leurs vacances de couple habituelles une réalité globale. Le projet des autres était beaucoup plus confus, mais ressemblait à : passer du bon temps entre amis sans se prendre la tête. Entre l'action et le tourisme des Corbasiens et la détente et le farniente des autres, un pseudo-milieu a plus ou moins existé les derniers jours.

Néanmoins, la volonté du Corbasien de faire passer ses projets avant ses amis, quitte à les abandonner, est-ce bien là un projet de vacances viable ? C'est probablement en cela que je suis déçu de ces vacances. Qu'importe finalement qu'on aille à la piscine, l'océan, au toro piscine, au karaoké, à la soirée dansante, aux marchés de nuits, à Biarritz, Hossegor ou Soustons (cul), jouer à la pétanque, au ping pong, au mini-golf, ou n'importe quel jeu de société de la planète (surtout le lobo quand même), l'essentiel aurait été qu'on le choisisse tous ensemble, en se disant vraiment ce que l'on en pensait sans avoir peur du regard des autres. On ne joue pas dans une équipe dont on se sent exclu. Fonderiez-vous une société avec des gens qui prennent les décisions dans votre dos ? Alors à quoi bon partir en vacances avec des corbasiens ?

samedi 20 juin 2009

Overbooked ?

Je crois que c'est une fille qui se la racontait pas mal, qui a marqué ce mot dans ma petite tête. Sans en rajouter, je suis complètement pris depuis deux, trois semaines, sans pour autant faire tant de choses. Ce rythme me fait d'ailleurs exploser, au point que j'en suis à rédiger un message sur ce fabuleux blog un samedi soir... Quelle morne vie ! Roxane, récente pote de pote, a d'ailleurs remarqué cette ouverture de mon moi. Je laisse tout rentrer, tel un yes man, afin de repousser les murs de mon monde un peu plus loin. Ciné, concerts, soirées, je ne refuse rien, à moins que le corps n'avance plus. Négligeance du boulot, pour favoriser la vie, la vraie, celle qui commence à 18h15... Cette vie où l'on ne fait que profiter, sans rien donner, où tout doit être cool, fun, et le plaisir immédiat... Je me complais dans cette vie dénué de sens depuis plus de 6 mois. Je ne crois pas que cela m'ait mené quelque part. Alors à quoi bon ? A quoi bon être cool, fun, flexible, ne pas se prendre la tête, et vivre dans l'instant sans penser aux lendemains, et se diriger toujours en direction du confort facile, de la satisfaction rapide ? Marre de la cool ouesch ouesch attitude finalement...

Un documentaire sportif a retenu mon attention cette après-midi, et m'a remontré une autre manière de vivre. Il s'agissait de Ladji Doucouré et de son entraîneur. Leur relation était très forte, dans le respect, la confiance, l'estime et la fidélité. C'est ce type de relation que l'on rêve d'avoir avec tout un chacun. Peut-être me suis éloigné de ma vraie nature, dont la fidélité est l'une des valeurs. Je cours à tout bout de champs, sans réelle direction, et sans sortir de ma ville d'ailleurs. Je n'en ai pas perdu pour autant mes points de repère fixes que sont ma famille et mes amis. Néanmoins, je crois pouvoir mieux honorer cette fidélité.

Le second point marquant de ce doc, concernait l'exigence de l'entraîneur. S'il l'était avec ses athlètes, il incarnait pour eux la garantie de l'excellence. Toujours à la recherche de nouvelles méthodes ou technologies pour progresser, il me rappelait à quel point j'avais mis de côté ce goût de mieux faire dans mon travail, et peut-être plus largement dans ma vie.

Enfin, et pour ne pas faire oublier aux champions d'où ils venaient, l'entraîneur confrontait ses athlètes au regard des enfants de Dakar. C'est ainsi qu'ils assistèrent à un atelier organisé pour les enfants et leur prodiguèrent leurs conseils. Ce pouvoir de transmission incarné via les enfants, mais surtout via l'entraîneur lui-même, qui n'hésitait pas à manipuler l'état psychologiques de ses protégés, pour tirer le meilleur d'eux-mêmes, représente encore l'une de mes limites. Mon travail devrait me permettre de transmettre ma petite expérience. Tout comme l'excellence, je passe à côté.

Qu'est donc devenu l'homme fidèle qui voulait tendre vers l'excellence et transmettre ? Un mec qui traîne partout où la bonne ambiance s'annonce ? Il n'est peut-être pas trop tard pour se réinvestir dans son travail (et sa vie ?). Ainsi redeviendrais-je un acteur et non plus un spectateur...

lundi 15 juin 2009

About life... Who I am ?

Ce message est un peu bizarre. Il n'est pas cadré. Je ne sais pas ce que je veux dire en commençant sa rédaction, ni où je veux aller. Je veux simplement laisser aller mes pensées, et les coucher sur ce clavier.

La vie nous offre souvent des occasions de nous remettre en question. Il nous appartient de saisir ces occasions, pour faire de notre existence, autre chose que les limites que l'on se fixe. Ces moments nous permettent également de nous souvenir de nos actes, de les analyser, et de comprendre ce que nous aurions pu mieux faire, ou à quel point tel instant, aussi insaisissable soit-il, était magique. J'ai toujours apprécié le manque d'assurance chez les gens, et leur faculté à afficher leurs doutes. Vivre dans le doute m'amène souvent à culpabiliser de ne pas avancer, de ne pas tout faire pour profiter de la vie qui nous est offerte. Depuis ma rupture il y a plus de 10 mois, mes remises en cause ont été profondes, et m'ont permis de comprendre certaines de mes limites, et de mes erreurs. Je pense avoir beaucoup progressé sur moi durant cette période. Depuis quelques temps néanmoins, je me laisse encore plus aller, et réinstalle une forme de routine. Bien différente de celle d'avant, (encore que), mais je retombe dans ce qui a constitué ma plus grosse erreur dans le passé : ne pas me remettre en question, et me satisfaire de ce que j'ai.

Le mariage du week-end était l'un de ces moments magiques. Un instant de 2 jours qui passe à une vitesse folle. Un instant durant lequel on vit dans une harmonie rare, et où ce que l'on est, peut quasiment s'exprimer à tout moment. Un instant, où l'on a forcément des regrets de ne pas s'être (ou avoir été) plus investi. Un instant où l'on fait partie d'une grande famille, qui n'est pourtant pas la sienne. Ce mariage, pour ceux qui en ont profité pleinement, nous renvoie chacun à ce que nous sommes. Pourquoi ne suis-je pas capable d'offrir de tels moments à mon entourage ? Pourquoi ne me suis-je pas investi ? Pourquoi je ne crois pas à mon mariage ? Toutes ces questions renvoient à la même question : ai-je perdu la faculté de donner ? Ma rupture a-t-elle fait de moi une île surlaquelle je ne souhaite accueillir personne ?

Curieusement ou non, je crois que le cinéma, les séries, les livres qui m'intéressent le plus, sont ceux qui réfléchissent sur ce que l'on fait de notre vie, et nos regrets. Toutes ces années avec mon ex semblaient si évidentes, si faciles. J'étais programmé pour être ce que le clown est définitivement devenu ce week-end : un homme marié, bientôt père, passionné par son boulot, entourés de ses amis et de sa famille, profitant de la vie. Je ne suis plus tout ça. Ma générosité s'est envolée, je ne suis plus ni naïf, ni aveugle. Je n'en sais pas pour autant qui je suis. Je vois probablement dans le clown celui que j'ai été. Une phrase durant la cérémonie à l'église, pleine d'idéalisme a retenu mon attention tout de même : "Sans l'amour, je ne suis rien". Je ne suis pas rien, mais l'amour manque terriblement à ma vie.

Je m'interroge souvent sur les raisons qui nous ont conduit à une rupture. Etais-je déjà une île en construction qui fuyais notre si beau voilier ? Ou bien suis-je resté sur le bateau, qui suite à l'abandon de la moitié de l'équipage, s'est échoué, sur une île perdue ? Je pense de moins en moins avoir quitté le navire. J'ai sans doute trop dirigé la croisière pour qu'elle arrive à bon port. Robert semble d'ailleurs reproduire la même erreur que moi, sans qu'il soit possible de l'en empêcher. Nous somme ce que nous sommes, et il n'est pas possible de refaire l'histoire. Qui serais-je devenu, s'il y a 2 ou 3 ans, j'avais la lucidité d'aujourd'hui ? Un clone du clown ?

J'ai du mal aujourd'hui à dégager un nouveau cap, et à quitter mon île si confortable. Il serait pourtant temps de prendre un risque, et d'affronter certaines de mes peurs. Je ne souhaite pas regarder défiler les mariages comme celui passé. Un cap professionnel inconnu constituerait peut-être un risque qui peut débloquer le reste ? A moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle erreur tant mon emploi actuel me laisse le loisir de faire tant d'autres choses ? Je ne sais que faire, et s'il s'agit là du véritable obstacle. Ne serait-ce pas plutôt ma peur du regard des autres, notamment en qui concerne l'amour, qui constitue ma véritable peur. Cette peur, créée durant ma scolarité, du rejet. Si elle ne s'applique plus dans la société, dans l'amitié, elle existe toujours pour les filles. Comme tout le monde, je n'ai pas le mode d'emploi. Mais même, lorsque je crois possible une relation forte, je ne fais rien pour la faire exister. J'en reste au doute, si lâche, si confortable.

Je demeure sur mon île si hospitalière, sur laquelle on me fournit beaucoup, et l'où je m'investis peu (est-ce vraiment vrai?). A moi de m'affirmer et de découvrir who i am, pour devenir autre chose qu'une île...

vendredi 12 juin 2009

Au Clown et Solène !

"L'amour est aveugle, le mariage lui rend la vue" disent les oiseux de mauvais augure lors des mariages. Je suis probablement l'un de ces oiseaux... Vous savez, le mec qui voit le mal, le noir partout, le mec qui, même quand tout va bien se dit : "Nan, mais ça va trop bien, ça va être chiant une vie comme ça, faut que je trouve quelque chose pour que ça aille mal... " A la limite, il aime ça. Bref, vous allez me dire que je suis maso... Possible, mais nous ne somme pas là pour parler de moi, et ce même si c'est un sujet au combien passionnant... Je suis tout de même le neveu de Tata Solène, et un ami véritable du clown. Non, nous sommes là pour parler de ce couple que j'ai rencontré, il y a près de 7 ans.

Entre mecs, on parle souvent du mariage comme d'une peine capitale. La sentence doit tomber un jour, celle où l'on annonce que l'on va faire des enfants (car c'est bien cela que représente le mariage dans nos têtes), et que l'on va quitter à jamais ce monde qui nous allait si bien... Celui du tout pour la blague, celui des irresponables, celui des basses tâches, celui où mon ami le clown était si bien. Ces femmes, qui veulent à tout prix des enfants, le plus tôt possible, sans quoi leur horloge biologique se met à sonner, ces femmes-là, Solène n'en est pas. Plus de 10 ans d'amour à côté de son clown, qu'il lui était si dur de nous prêter (elle a bien progressé depuis), on peut difficilement trouver si patiente. 10 ans qu'ils se sont pris la main dans un couloir du lycée, qu'ils se sont embrassés, qu'ils ont ... (non j'ai un vrai problème à parler de sexe en public), qu'ils ont partagé leurs familles, qu'ils ont construit leurs voies professionnelles, qu'ils ont commencé à construire un foyer... 10 ans à notre échelle, c'est quasiment une demie-vie.

Alors, vous allez me dire, ils ont gâché leur jeunesse... Pas de "à nous les petites anglaises", pas de plan drague dans les bars, pas de vie sentimentale agitée, des regrets de ne pas avoir connu quelqu'un d'autre, par contre, de la jalousie, des compromis, des disputes... Tout ça paraît si triste, on dirait 2 petits vieux à la retraite... Et pourtant l'oiseau de mauvaise augure que je suis, qui essaie de mettre des grains de sable dans cette machine si bien huilée, ne peut en rien enrayer la force de leur amour. Il m'arrive parfois de partager des week-ends, ou des vacances avec ma tata et mon clown. J'ai l'impression de partir à ce moment-là dans un monde parallèle, où rien ne peut entamer la bonne humeur ambiante, où tout est si positif, où chacun est si heureux d'être entouré et si bien avec lui-même. Peut-être est-ce enjolivé... Mais pourquoi vouloir autre chose, quand ce que vous vivez, est si agréable et vous renvoie un reflet de vous-même si positif ?

De par mon histoire personnelle, je pense que je n'aurais jamais la chance de me marier (je ne suis pas un oiseau de mauvais augure pour rien, je m'applique d'abord à moi-même. Triste de dire cela à 25 ans, mais ne me regardez pas comme ça, ça arrive à des gens très bien.) J'avoue également avoir du mal à croire en cette institution, au côté "pour la vie". Et pourtant, je suis bel et bien présent à ce mariage, et fier de l'être. Oui, je crois en cette union, ce mariage, cet amour. J'espère voir grandir la descendance de ce couple heureux, continuer à me fournir en bonne humeur à leur contact (oui, ce sont des dealers de bonne humeur), à piquer le clown pour des Kirk Night enflammés, à jouer dans notre grand jardin d'enfants...

Vous n'aurez pas d'autres chances d'assisster à un autre mariage du clown ou de Solène... Profitez-en bien ! Au Clown et Solène !

mercredi 10 juin 2009

Cravate Club

Un geste simple, une sensation unique ! Prendre une cravate, faire un noeud, le remonter, et hop le tour est joué : on devient un autre homme, ou tout simplement un homme ! 25 ans et quelques poussières, c'est le temps qu'il m'a fallu pour atteindre ce statut si inatteignable. Mais pourquoi m'a-t-il fallu donc si longtemps pour parvenir à réaliser ce geste si technique ? Curieusement, et comme pour beaucoup de choses dans ma vie, l'influence de ma mère rode. "Tu sais faire un noeud de cravate ?" Ces quelques mots prononcés à mon adresse traduisent une foule de choses dans sa bouche. Une question dans l'attente d'une surprise, ou plutôt dans la confirmation que son fils ne sait rien faire de ses mains, si ce n'est taper sur un clavier. Une véritable entreprise de démolition de confiance s'attaque à ma petite personne ainsi régulièrement depuis ma plus tendre enfance. On peut également se dire, que c'est mon manque de confiance qui me bloque. Au final, c'est un cercle vicieux... Je pense du coup que ce n'est pas un hasard si je me suis évertué à m'intéresser à des domaines auxquels ma mère ne touche pas du tout, comme l'informatique ou le sport. Sans doute suis-je passé à côté de beaucoup de choses en procédant ainsi. Mon ex m'a permis de prendre confiance en moi et d'affronter l'entreprise de démolition. Il n'empêche que certaines cravates demeurent encore indomptées. Ce soir, l'une d'elles l'a été, et fait de moi un homme prêt à marier son meilleur ami !