vendredi 12 juin 2009

Au Clown et Solène !

"L'amour est aveugle, le mariage lui rend la vue" disent les oiseux de mauvais augure lors des mariages. Je suis probablement l'un de ces oiseaux... Vous savez, le mec qui voit le mal, le noir partout, le mec qui, même quand tout va bien se dit : "Nan, mais ça va trop bien, ça va être chiant une vie comme ça, faut que je trouve quelque chose pour que ça aille mal... " A la limite, il aime ça. Bref, vous allez me dire que je suis maso... Possible, mais nous ne somme pas là pour parler de moi, et ce même si c'est un sujet au combien passionnant... Je suis tout de même le neveu de Tata Solène, et un ami véritable du clown. Non, nous sommes là pour parler de ce couple que j'ai rencontré, il y a près de 7 ans.

Entre mecs, on parle souvent du mariage comme d'une peine capitale. La sentence doit tomber un jour, celle où l'on annonce que l'on va faire des enfants (car c'est bien cela que représente le mariage dans nos têtes), et que l'on va quitter à jamais ce monde qui nous allait si bien... Celui du tout pour la blague, celui des irresponables, celui des basses tâches, celui où mon ami le clown était si bien. Ces femmes, qui veulent à tout prix des enfants, le plus tôt possible, sans quoi leur horloge biologique se met à sonner, ces femmes-là, Solène n'en est pas. Plus de 10 ans d'amour à côté de son clown, qu'il lui était si dur de nous prêter (elle a bien progressé depuis), on peut difficilement trouver si patiente. 10 ans qu'ils se sont pris la main dans un couloir du lycée, qu'ils se sont embrassés, qu'ils ont ... (non j'ai un vrai problème à parler de sexe en public), qu'ils ont partagé leurs familles, qu'ils ont construit leurs voies professionnelles, qu'ils ont commencé à construire un foyer... 10 ans à notre échelle, c'est quasiment une demie-vie.

Alors, vous allez me dire, ils ont gâché leur jeunesse... Pas de "à nous les petites anglaises", pas de plan drague dans les bars, pas de vie sentimentale agitée, des regrets de ne pas avoir connu quelqu'un d'autre, par contre, de la jalousie, des compromis, des disputes... Tout ça paraît si triste, on dirait 2 petits vieux à la retraite... Et pourtant l'oiseau de mauvaise augure que je suis, qui essaie de mettre des grains de sable dans cette machine si bien huilée, ne peut en rien enrayer la force de leur amour. Il m'arrive parfois de partager des week-ends, ou des vacances avec ma tata et mon clown. J'ai l'impression de partir à ce moment-là dans un monde parallèle, où rien ne peut entamer la bonne humeur ambiante, où tout est si positif, où chacun est si heureux d'être entouré et si bien avec lui-même. Peut-être est-ce enjolivé... Mais pourquoi vouloir autre chose, quand ce que vous vivez, est si agréable et vous renvoie un reflet de vous-même si positif ?

De par mon histoire personnelle, je pense que je n'aurais jamais la chance de me marier (je ne suis pas un oiseau de mauvais augure pour rien, je m'applique d'abord à moi-même. Triste de dire cela à 25 ans, mais ne me regardez pas comme ça, ça arrive à des gens très bien.) J'avoue également avoir du mal à croire en cette institution, au côté "pour la vie". Et pourtant, je suis bel et bien présent à ce mariage, et fier de l'être. Oui, je crois en cette union, ce mariage, cet amour. J'espère voir grandir la descendance de ce couple heureux, continuer à me fournir en bonne humeur à leur contact (oui, ce sont des dealers de bonne humeur), à piquer le clown pour des Kirk Night enflammés, à jouer dans notre grand jardin d'enfants...

Vous n'aurez pas d'autres chances d'assisster à un autre mariage du clown ou de Solène... Profitez-en bien ! Au Clown et Solène !