vendredi 28 août 2009

Vacances avec des corbasiens, une utopie ?

A l'heure du bilan des vacances de l'été à Messanges, avec kptn et 3 couples (white/kath, pierrot/marlène, fabfab/steph), personne n'ose parler franchement dès lors qu'on est plus de 2. Manque de franchise, de communication, d'unité, d'amitié, de partage, cette semaine n'a été qu'un champ d'expression en jachère. Impossible de faire part de son ressenti ? Ca paraît bien impossible pour des amis de si longue date, et pourtant... Alors pourquoi donc alors que ces dernières années entre hommes nous avaient permis de beaucoup échanger durant les vacances, celles-ci étaient donc celles du silence ?

Dès le début du voyage, une séparation en 2 voitures préfigurait ce que serait ces vacances. D'un côté, un bloc très soudé équipé de la 308 rouge : les Corbasiens. Tribu des plus organisés, où les décisions semblent partagées, où chacun fait des compromis pour aider les membres de sa tribu. Avant même le début des vacances, des projets sont dans les cartons : aquagym quotidienne, liste de courses, excursions touristiques sont notamment au programme. De l'autre côté, équipée d'une xantia verte non-climatisée, les sans-tribu sont regroupés. Venu ici sans préparation, ni prétentions, avec pour seul but de passer une semaine de vacances cool, ils ont quelques apréhensions.

Rapidement dans la semaine, je me sens isolé. Peu écouté, je n'ai pas l'impression de prendre part à quelque décision que ce soit. J'essaie tant bien que mal de faire avec, même si ce n'est pas quelque chose qui me convient. Je me ménage des temps pour moi afin de réfléchir, et de sortir de ces si beaux rails dont on ne peut s'écarter. Comme souvent, je me dis que ce ne sont que des coincidences, si mon avis ne compte pas, et que finalement qu'importe mon implication dans les décisions, on est là pour profiter.

La journée de Biarritz confirme mon isolement. Seul à avouer ne pas vouloir aller à Biarritz, je prends néanmoins du plaisir à visiter cette petite merveille. Face à la pression populaire, je finis par valider également le restaurant dont la cuisine ne dépasse pas celle du Ronald McDonalds. Au final, cette journée illustre bien mes vacances : je passe des bons moments, je ne propose rien, ne suis associé ni consulté pour rien. Je ressemble à un enfant qui s'amuse et qu'on emmène de force là où l'on a décidé d'aller, comme si finalement les corbasiens expérimentaient les vacances entre couples avec des enfants.

Le samedi, la pression est si insoutenable, que l'explosion finit par se produire. La régence des corbasiens pour les uns, le flottement et le manque d'activités pour les autres, la tristesse de KpTn enfin, constituent les principaux motifs. Un conseil de guerre ouvert avec le pierrot et white permet de mieux comprendre les points de vue de chacun. S'en suit un autre conseil de guerre, fermé, celui des Corbasiens. Je comprends alors que les White ressentent également l'exclusion dont j'ai conscience. Pierrot aperçoit cette tyranie comme quelque chose d'horrible. Mais, avec son art du voilage de face, il préfère jouer de toute façon dans le sens de sa tribu. White a l'impression que quoi qu'il arrive on fait ce que Marlène veut, et que c'est la seule qui ne sait pas s'adapter. Avec une parano habituelle, ces vérités demeurent souvent tranchantes et justes.

Les jours suivants, la tension retombe, les tribus sont toujours plus fortes, et tout le monde préfère enterrer la hache de guerre, de peur des conséquences d'une nouvelle explication. Les corbasiens suivent leur nouveau plan de bataille : sortie, activités et sortie. Plus de grain ne viendra enrayer la machine. Les autres suivent ou non selon leur humeur. Dernier moment caricatural partagé avec White : l'heure du dernier apéro ! Après avoir proposé de sortir l'apéro non sans des réactions plus que timides (suis-je transparent, c'est une évidence), je sors les bouteilles et le biscuits. Au moment où j'ajoute la dernière pierre à l'édifice, plus personne n'est à table... juste un symbole !

Au final, qui sommes-nous les sans tribus ? Avons-nous tort de ne rien proposer? Si nous ne proposons rien, nous devons bien nous plier à ceux qui proposent quelque chose, non ? La question qui se pose derrière toutes ces tensions, concerne bien le projet des vacances. A ne pas vouloir réfléchir à ce projet, en se disant que celui-ci se dessinerait de lui-même, nous avons sabordé ces vacances nous-mêmes. Le projet des Corbasiens était simple : faire de leurs vacances de couple habituelles une réalité globale. Le projet des autres était beaucoup plus confus, mais ressemblait à : passer du bon temps entre amis sans se prendre la tête. Entre l'action et le tourisme des Corbasiens et la détente et le farniente des autres, un pseudo-milieu a plus ou moins existé les derniers jours.

Néanmoins, la volonté du Corbasien de faire passer ses projets avant ses amis, quitte à les abandonner, est-ce bien là un projet de vacances viable ? C'est probablement en cela que je suis déçu de ces vacances. Qu'importe finalement qu'on aille à la piscine, l'océan, au toro piscine, au karaoké, à la soirée dansante, aux marchés de nuits, à Biarritz, Hossegor ou Soustons (cul), jouer à la pétanque, au ping pong, au mini-golf, ou n'importe quel jeu de société de la planète (surtout le lobo quand même), l'essentiel aurait été qu'on le choisisse tous ensemble, en se disant vraiment ce que l'on en pensait sans avoir peur du regard des autres. On ne joue pas dans une équipe dont on se sent exclu. Fonderiez-vous une société avec des gens qui prennent les décisions dans votre dos ? Alors à quoi bon partir en vacances avec des corbasiens ?

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